Crise des migrants : décentrer le regard

L’année 2015 a vu l’arrivée en nombre dans l’espace européen de personnes provenant directement ou transitant par des pays meurtris et désorganisés par des guerres où les pays européens et les Etats-Unis sont parties prenantes (Libye, Syrie, Irak, Afghanistan).  Au-delà des chiffres diffusés par la presse, que savons-nous de l’ampleur des flux migratoires à destination de l’Europe et de la France ? Que représentent-ils à l’échelle de la population mondiale, de la population européenne et des Etats membres dont la France ? Que penser des modes de classement mis en œuvre pour enregistrer et sélectionner les populations migrantes ? Que dire des catégories en usage dans le langage médiatique ou politique et de ses enjeux ? Que gagne-t-on à replacer les flux migratoires dans le temps de l’histoire ou dans une perspective géographique large ? Dans quelle mesure les expériences migratoires passées permettent-elles d’éclairer le présent et le débat public ?  Quel lien ou quel rapport établir entre un savoir construit sur les migrations internationales et l’action étatique et politique dans ce domaine ? Que peut faire la recherche face à la crise des migrants et en situation d’urgence? Quelle relation nouer entre la recherche et l’action solidaire et humanitaire?

Le vendredi 18 mars deux tables rondes permettront de dépasser les discours sensationnalistes et d’esquisser des réponses aux questions posées en vue de contribuer à l’élaboration et à la valorisation d’une connaissance rationnelle des phénomènes migratoires.

Organisateurs : Jean-Luc Primon (iPOPs/Urmis) et Cris Beauchemin (Ined)